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DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

mardi 29 août 2017

Géographie de l'Ecole 2017


LES INÉGALITÉS TERRITORIALES DE RISQUES SOCIAUX
D’ÉCHEC SCOLAIRE

 


La DEPP et le CEREQ publient conjointement un dossier qui permet, à partir de statistiques et de cartes, d'appréhender les inégalités territoriales du point de vue des risques sociaux d'échec scolaire. L'échec scolaire est défini par le fait, pour un élève, de ne pas atteindre des objectifs minima fixés par l’institution scolaire. Il peut prendre des formes multiples. L'indicateur qui a été retenu est le décrochage scolaire. Il est mesuré par la part des non-diplômés parmi les jeunes de 15 à 24 ans qui ne sont plus scolarisés à l'échelle des cantons. Cet indicateur est complété par d'autres indicateurs pour contextualiser d’autres formes d’échec scolaire (par exemple la part d’élèves « en retard » à l’entrée en sixième ou encore l’échec à l’examen du diplôme national du brevet). Le décrochage scolaire est lui-même mis en comparaison d'une typologie de contextes socio-économiques à l'échelle des cantons, qui permet d’illustrer des degrés de risques d’échec scolaire (voir comparaison des 2 cartes ci-dessus). Les territoires ultramarins sont intégrés à l'analyse qui est conduite cette fois à l'échelle des communes (les données communales ont été agrégées au niveau du canton pour la France métropolitaine).

Cette étude donne des pistes intéressantes pour comprendre les "fractures scolaires". La répartition des non-diplômés échappe parfois à celle des risques sociaux mais la corrélation reste tout de même assez forte dans l'ensemble. Il convient cependant d'avoir une approche critique de cette territorialisation du risque rapporté au contexte socio-économique ou socio-culturel. On peut s'interroger sur les représentations mentales ou sociales que peuvent véhiculer ces cartes qui tendent à essentialiser des "territoires scolaires", sans prendre en compte leurs dynamiques temporelles (cf même critique adressée généralement aux Zones urbaines sensibles). Bien que le choix de la maille territoriale (le canton-ville) soit expliqué et justifié, les auteurs soulignent par ailleurs qu'elle ne correspond pas au territoire des acteurs luttant contre l’échec scolaire, ni à l’espace tel qu’il est vécu par un élève ou sa famille.

S'agissant d'aborder les inégalités territoriales au prisme de l'école, des analyses éclairantes peuvent être conduites dans le cadre de la question de la "France des marges" au CAPES d'histoire-géographie et à l'Agrégation de géographie. On peut par exemple questionner le choix les indicateurs pour caractériser ces territoires plus ou moins marginalisés. On peut également travailler sur les outils de représentation cartographique ainsi que sur les types de facteurs mis en avant pour conduire l'analyse, la recherche de non corrélations ou  de corrélations partielles entre les cartes étant riche de questionnements.


L'étude complète concernant la Géographie de l'Ecole (12e édition, 2017) 

En complément une mise en carte intéressante des Réseaux d'établissements prioritaires (REP)  sur le site du Centre Alain Savary (IFE), montrant la nécessité de raisonner en termes de réseaux scolaires et de "grappes" d'établissements.




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